Conseil des rivages français d’Amérique/Séance plénière : intervention du vice-président Guillaume Arnell
2013-04-09
“ Dans le cadre de la réunion annuelle du Conseil des rivages français d’Amérique, qui s’est déroulée à Saint-Martin, une séance plénière s’est tenue le 04 avril dernier, durant laquelle le vice-président de la Collectivité Guillaume Arnell s’est exprimé dans l’allocution qui suit :
C’est avec beaucoup de plaisir que je participe à cette séance plénière, dans le cadre de la réunion annuelle du Conseil des rivages français d’Amérique. Ce rendez-vous constitue pour la Collectivité l’opportunité d’encourager le travail effectué par le Conservatoire du littoral et de la Réserve naturelle à Saint-Martin, mais également d’affirmer notre volonté de protéger et de valoriser ce qui forme un patrimoine naturel et une valeur culturelle de notre territoire, notre littoral. Ce dernier est une richesse pour Saint-Martin dont il convient d’en prendre un soin méticuleux, puisqu’il est devenu, au fil des ans, un lieu d’enjeux et de conflits dans le cadre de l’usage de cette fameuse bande étroite, entre la terre et la mer. Sa perception s’en est trouvée chamboulée, et le littoral saint-martinois n’est désormais plus un espace vide voué à être conquis, mais un bien rare, fragilisé et menacé. Au-delà des lois, il fallait mettre en place une politique volontariste et ambitieuse, réconciliant les exigences de conservation et d’aménagement. Le Conservatoire, en partenariat avec les élus, a prouvé sa capacité à assumer cette lourde fonction. Et c’est avec une certaine fierté que je mesure le travail accompli par le Conservatoire, puisque ce dernier assure aujourd’hui la préservation de plus de 350 hectares d’étangs et de rivages boisés, sableux ou rocheux, ainsi que 84 hectares de rivages terrestres ; je sais que la tache n’est pas aisée, mais la Collectivité de Saint-Martin continuera d’assumer son rôle de partenaire incontournable dans les orientations de la politique du Conservatoire et les acquisitions du littoral.
Un des particularismes de Saint-Martin, comme celui de la plupart des territoires ultramarins, est lié à l’aspect touristique, qui nous oblige à trouver un équilibre entre préservation et développement touristique, entre souci de protection et pression foncière. Il est de fait impératif de préserver nos côtes des excès de l’urbanisation et du tourisme, pour la qualité de vie des habitants comme pour l’attractivité touristique de notre littoral. Le bétonnage anarchique n’est pas compatible avec l’attrait des visiteurs à la recherche de dépaysement. On ne peut pas prétendre se classer parmi les destinations caribéennes les plus prisées, et abandonner notre littoral terrestre et maritime à des projets dénaturant qui nuisent à la qualité environnementale du territoire. Notre littoral est une plus-value dont les enjeux sont à prendre au sérieux, pour les générations futures et l’avenir de Saint-Martin. La préservation de notre espace naturel associée à la prévention des menaces engendrées par l’activité humaine est une noble cause et une chance pour notre développement économique. Le tourisme contribue à l’équilibre de notre société par la création d’emploi, et insuffle une vie irriguant le tissu social et dynamisant le commerce. La qualité d’un environnement maitrisé constitue l’assurance de la satisfaction des touristes et du mieux-être des administrés. Le littoral, c’est également une porte sur la mer, et à cet égard, la politique maritime des outre-mer permet à la France de bénéficier d’une ouverture sur tous les océans. L’identité de Saint-Martin est liée à la mer, à travers ces nombreuses ressources, ses activités, ses pêcheurs, etc. Et dans ces domaines aussi, il faut être vigilant au respect des règlementations maritimes pour que celles et ceux qui vivent de la mer continuent de faire sereinement, mais avec le souci de la protection du milieu marin. Comme l’avait dit le Chevalier de Razilly, qui inspira la politique de Richelieu, “ celui qui commande sur la mer possède un grand pouvoir sur la terre ”.
Même si nos avis restent consultatifs, ils doivent permettre d’exercer une influence concrète sur ce que nous voulons faire de Saint-Martin, et je souhaite profondément que cette séance plénière soit l’occasion d’une concertation entre les élus, dont je fais partie, et les administrations représentatives, afin de dessiner les axes prioritaires visant la défense de notre environnement. C’est ainsi que la Collectivité veille aux intérêts de ses administrés dans nos domaines de compétences, a fortiori celui de l’environnement. Je voudrais, pour conclure, vous souhaiter à tous une séance plénière riche et fructueuse pour nous, pour Saint-Martin. Merci à tous. ”