«Les évènements récents viennent nous rappeler, s’il en était encore besoin, l’importante vulnérabilité de notre territoire exposé à une multitude d’aléas naturels et technologiques. Ceci montre l’importance de rappeler à la population la nécessité d’être à l’écoute et de respecter les consignes de sécurité des autorités.
En effet, s’il est évident que l’on peut difficilement prédire l’impact précis d’un événement donné, les comportements individuels appropriés aux diverses situations permettent d’éviter ou au moins limiter leurs conséquences dramatiques.
Au-delà de ces événements récurrents, il est très important de garder à l’esprit les divers événements catastrophiques majeurs qui ont impacté notre territoire et qui se reproduiront inévitablement un jour tel le séisme de février 1843, le cyclone de catégorie 4, LUIS en 1995 ou le cyclone destructeur de catégorie 5 IRMA en 2017. Ceux-ci, bien que rares, auront inévitablement un impact majeur sur la totalité de notre territoire et nécessitent de maintenir et développer la mémoire du risque et d’accroître les efforts collectifs et individuels visant à réduire notre vulnérabilité.
Hors de nos îles, le séisme d’Haïti en janvier 2010, le cyclone Katrina ayant impacté la Nouvelle-Orléans en août 2005 ou encore l’éruption de la Soufrière Hills de Montserrat en 1997, témoignent des désastres qui peuvent être provoqués par ces phénomènes géologiques ou climatiques extrêmes auxquels nous sommes potentiellement exposés.
Ignorer ces avertissements serait inconcevable, les garder en mémoire et les intégrer dans l’aménagement de nos territoires, nos pratiques constructives ou notre préparation individuelle ou collective à la gestion de crise est plus que jamais de rigueur. Face à cette situation, l’information préventive doit être développée pour inculquer une véritable culture du risque à la population et pour que chacun adopte les conduites appropriées. Cette information nécessite le recours à tous les leviers et vecteurs de communication et de formation des autorités, des diverses institutions mais aussi de la société civile.
L’élaboration du document d’information territorial sur les risques majeurs (DITRIM), la mise en œuvre du plan territorial de sauvegarde (PTS) et l’information régulière des populations sont autant de leviers que doit actionner le Président de la Collectivité au service de la sécurité de leurs concitoyens.»
(Source DDRM Guadeloupe)
Le risque majeur est la possibilité d’un événement d’origine naturelle ou anthropique, dont les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, d’occasionner des dommages importants et de dépasser les capacités de réaction de la société.
L’existence d’un risque majeur est liée :
D’une part à la présence d’un événement, qui est la manifestation d’un phénomène naturel ou anthropique (relatif à l’activité humaine) ;
D’autre part à l’existence d’enjeux, qui représentent l’ensemble des personnes et des biens (ayant une valeur monétaire ou non monétaire) pouvant être affectés par un phénomène. Les conséquences d’un risque majeur sur les enjeux se mesurent en termes de vulnérabilité.
Un risque majeur est caractérisé par sa faible fréquence et par son énorme gravité.
Les risques majeurs, d’une manière générale, peuvent avoir des conséquences sur la vie humaine, l’économie et l’environnement.
Les conséquences humaines : au nombre des victimes corporelles, parfois important, s’ajoute un nombre de sans-abris, potentiellement considérable compte tenu des dégâts aux constructions. Parmi les différents risques présents en Guadeloupe, le séisme est le risque naturel majeur potentiellement le plus meurtrier, tant par ses effets directs (chutes d’objets, effondrements de bâtiments) que par les phénomènes qu’il peut engendrer (mouvements de terrain, liquéfactions, tsunamis, etc.). De plus, outre les victimes possibles, un très grand nombre de personnes peuvent se retrouver blessées, déplacées ou sans abri.
Les conséquences économiques : un risque majeur peut altérer gravement les outils économiques. Les dommages portés aux édifices, aux routes ou aux infrastructures industrielles peuvent entraîner des coûts considérables : directs, comme la reconstruction ou la remise en état, ou indirects, comme la perte ou la perturbation d’activité. Les conséquences économiques peuvent également être liées à l’interruption des liaisons aériennes et maritimes ou aux dégâts portés aux réseaux divers (eau, téléphone, électricité). Enfin, les dégâts sur les cultures peuvent être extrêmement préjudiciables.
Les conséquences environnementales : parmi les atteintes portées à l’environnement (faune, flore, milieu terrestre et aquatique) par les risques majeurs, on distingue les effets directs (destruction de forêts par les vents, dégâts des inondations, modification du paysage par un séisme, etc.) et les effets indirects (pollution des côtes par un naufrage, effets dus à un accident industriel ou technologique, etc.).
Les principaux risques qui touchent l’île de Saint-Martin sont:
Risques météorologiques: tempêtes et cyclones tropicaux, inondations
Risques géologiques: Mouvements de terrain, séismes, tsunamis
Risques technologiques: industriel, le transport de matières dangereuses
Risques de pollution accidentelle du littoral
La prévention des risques majeurs
Elle regroupe l’ensemble des dispositions à mettre en œuvre pour réduire l’impact d’un phénomène naturel ou anthropique prévisible sur les personnes et les biens. Elle s’inscrit dans une logique de développement durable, puisque, à la différence de la réparation post-crise, la prévention tente de réduire les conséquences économiques, sociales et environnementales d’un développement imprudent de notre société.
La loi de modernisation de la sécurité civile a placé le citoyen au cœur de la politique de prévention en tant qu’acteur de sa propre sécurité.
Les outils de la prévention
La connaissance des phénomènes, de l’aléa et du risque
Il est primordial de connaître et de comprendre les aléas qui peuvent affecter le territoire. En effet, les chercheurs utilisent des outils de recueil et de traitement de données sur les phénomènes. A l’aide des informations collectées, des bases de données et des cartes sont créées afin d’identifier la vulnérabilité des enjeux face aux aléas auxquels ils sont exposés.
La surveillance
L’objectif de la surveillance est d’anticiper le phénomène, quand on le peut, et de pouvoir alerter la population à temps. Elle nécessite pour cela l’utilisation de dispositifs d’analyse et de mesure comme par exemple le radar pour la surveillance météorologique.
Une des difficultés réside dans le fait que certains aléas ne sont pas prévisibles comme les séismes, d’où l’importance de la culture du risque et des exercices afin de développer des réflexes.
La mitigation
La mitigation est d’atténuer les dommages, en réduisant soit l’intensité de certains aléas (inondations, éboulements, etc.) soit la vulnérabilité des enjeux. Cette notion concerne notamment les biens économiques: les constructions, les bâtiments industriels et commerciaux, ceux nécessaires à la gestion de crise, les réseaux de communication, d’électricité, d’eau, etc. La mitigation suppose notamment la formation des divers intervenants (architectes, ingénieurs en génie civil, entrepreneurs, etc.) en matière de conception et de prise en compte des phénomènes climatiques et géologiques, ainsi que la définition de règles de construction parasismiques et para-cycloniques notamment)
L’application de ces règles doit par ailleurs être garantie par un contrôle des ouvrages. Cette action sera d’autant plus efficace si tous les acteurs concernés, c’est-à-dire également les intermédiaires tels que les assureurs et les maîtres d’œuvre, y sont sensibilisés. La mitigation relève également d’une implication des particuliers, qui doivent agir personnellement afin de réduire la vulnérabilité de leurs propres biens.